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Le président du Conseil départemental de l'Aube rend hommage à un ancien conseiller général, décédé le 25 février. Pierre Maitrot, dont les obsèques ont eu lieu dans l’intimité familiale.
"Un homme engagé, fidèle et sincère C’est avec une grande tristesse et infiniment d’émotion que j’ai pris connaissance, du décès de mon ami Pierre Maitrot. Enfant de Lévigny, élève de Gaston Bachelard à Bar-sur-Aube, Pierre a fait ses études vétérinaires à Alfort. Puis il est revenu s’installer comme vétérinaire à Chavanges, après s’être illustré au front, ce qui lui a valu la croix de guerre.
C’est dans ce canton du nord-est aubois qu’il a effectué toute sa carrière, aussi bien professionnelle que politique. De son métier, il tirait un certain pragmatisme et une grande proximité avec la terre, et les éleveurs. Et c’est sur cette terre difficile qu’est né son engagement pour la commune de Chavanges — « sa patrie » —, pour le canton et pour le département de l’Aube. Dès 1945, Pierre est en effet entré au conseil municipal de Chavanges, commune dont il a été le maire pendant 25 ans.
En 1964, il est entré au Conseil général. Pendant les 30 années où il y a siégé, il s’est battu, sans jamais se désarmer, pour faire vivre son territoire. Très investi dans la commission des Actions économiques, il fut aussi secrétaire puis vice-président de l’Assemblée départementale, représentant les intérêts du département dans divers organismes ayant trait notamment à l’agriculture, au tourisme ou à la défense des services publics en milieu rural. Pierre a connu la décentralisation, l’augmentation des compétences du Conseil général, l’implantation de l’Université à Troyes.
Visionnaire, au travers du syndicat mixte du Nord-est aubois, il a initié les prémices d’une coopération intercommunale pour pousser le développement d’un territoire en difficultés. Pierre fait partie de ceux qui ont fait l’Aube. Il était l’archétype du conseiller départemental qu’il est important de conserver. Sur un plan plus personnel, Pierre est un fidèle de la première heure.
Il a beaucoup compté pour moi. Il est à l’origine du dévoilement de mes responsabilités. Non content de m’avoir cédé la présidence de la commission des Actions économiques, en 1990 Pierre a présenté et soutenu ma candidature à la tête de l’Assemblée départementale, au nom de l’idée qu’il se faisait de notre département et de son développement.
C’est auprès de lui que j’ai mesuré la qualité de l’expérience, la vitalité de notre action. Il est des apprentissages faciles lorsqu’on a de bons maîtres. La gentillesse de Pierre, sa chaleur ont toujours été pour moi un précieux encouragement. Dans la vie quotidienne, Pierre laisse à tous ceux qui l’ont côtoyé le souvenir d’un homme sincère, enjoué, plein d’esprit et d’une grande culture, maniant l’humour avec brio.
Fin lettré, il aimait émailler sa conversation de citations. Raffiné, dans ses attitudes comme dans ses propos, Pierre était aussi capable, au détour d’une conversation sérieuse, de dire quelques vers, toujours appropriés. Au nom de tous mes collègues, conseillers départementaux et anciens conseillers généraux, je présente nos sincères condoléances à es proches".
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